Conférences de Tokyo

Cerf, 2012

Dans ces conférences données à Tokyo, Fabrice Midal montre l'urgence de s'ouvrir enfin à la pensée de l'Orient et plus particulièrement à la pensée bouddhique. Celle-ci n'est semblable à aucune de nos philosophies et ne peut pas être réduite à un exotisme ou une sagesse conventionnelle ; elle est l'une des figures les plus saisissantes d'une altérité qui n'est pas géographique mais se déploie au cœur même du destin de notre monde devenu planétaire.


Heidegger prépare, comme aucun autre penseur, un chemin pour rencontrer cette pensée en sa décisive nécessité. Et il a été reconnu au Japon avant même la publication de " Être et temps ", comme celui qui, de l'Occident, ouvre ce possible. Et au premier chef, parce que méditant notre histoire, il nous permet ainsi de mieux prendre en vue le sens même de notre présent et d'y lire l'emprise de son impensé.


En appelant à un autre commencement que celui qui libéra la métaphysique et donna à notre histoire son visage, il prépare à l'accueil d'une pensée qui soit à même de s'ouvrir à l'altérité et ne soit plus effrayée devant le rien.


La rencontre de Heidegger et de la pensée bouddhique est notre éminent possible au sens où il rend possible ce qui jusqu'alors ne l'était pas : un saut dans la bonté, dans le sacré comme ce qui fait, pour nous et à neuf, poème, et enfin d'une éthique plus originaire. Un livre pour recouvrer l'espace du monde qui chaque jour se restreint et s'étiole dans l'inhumanité totalitaire de l'uniformité, du cynisme et de la dérision.